Le kanna où Sceletium Tortuosum. Etat des lieux
L'extrait de Kanna est celui de la palnte Sceletium Tortuosum, espèce végétale de la famille des succulents, originaire du sud de l'Afrique. Elle doit sa notoriété à l'usage qu'en faisait les Hotentots. Cette tribu africaine avait l'habitude de mâcher les feuilles de la plante pendant leurs sorties de chasse, pour améliorer l'humeur, se relaxer et pour accroître leur empathie.
Depuis sa découverte, le kanna se consomme de différentes façons: en décoction, en mâchant directement les feuilles, où en fumant les restes du masticage mais aussi en mâchant une préparation fermentée de la plante sèche, appelée kougoed.
------
The Portuguese man and the hotentote nomads (Internet Archive Book Images, Wikipedia)
Des vertus du sceletium ont été remarquées les effets sedatifs, analgésiques et selon certains, des fois hallucinogènes. Cependant, au cours des dernières décennies diverses études scientifiques ont été menées afin de nous éclairer sur les qualités de cette plante africaine, encore si peu connue.
En 1996, les écrivains Smith, Crouch, Gericke et Hirst, ont réalisé une synthèse de la littérature traitant du sceletium, dans un article intitulé “Pshychoactive constituents of the genus Sceletium N. E. Br. and other Mesembryanthemaceae: a review” Ils-y reprennent aussi les techniques de préparations et d'usages du kougoed.
Comme l'éxpliquent les sages botanistes, dans le sceletium on trouve différents alcaloïdes, dont le plus important est la mesembrine, et nous avertissent: " Nous concluons qu'il est nécessaire de réaliser une étude pharmacologique plus approfondie de ces alcaloïdes, en se basant sur ses propriétés narcotiques et anxiolitiques, ainsi que sur sa forte synergie avec d'autres médicaments, sa toxicité modérée et son activité antiécancerigène."
---------
Sceletium tortuosum (Accord H. Brisse, Wikipedia)
Les chercheurs n'attendèrent pas de réponse à cette mise-en-garde et inspirés par les qualités de cette plante, ils décidèrent de poursuivre leurs études. Cette fois en faisant une analyse comparative de la distribution des alcaloïdes de la mesembrine, dans du kanna à l'état brut, et dans du kanna fermenté en kougoued (“The distribution of mesembrine alkaloids in selected taxa of kanna and their modification in the Sceletium derived ‘Kougoed'). Cette segonde étude, publiée deux années plus tard, finira par révéler que lex niveaux d'alcaloïde augmentent quand le kanna est chauffé, trituré et battu pour réaliser l'extraction. Cela convertit le kougoed en un procédé raffiné de préparation, utilisé pas les Hottentots à travers les générations dans le but d'augmenter l'action pharmacologique de la plante.
Une fois découvert le secret des Hottentots, de nombreux botanistes ont pris le relai aux études déja existantes, et approfondissent un peu plus les connaissances encore succintes que nous avons du Sceletium.
-------
Mesembryanthemum (Joe Decruyenaere, Wikipedia)
Quelques articles particulièrement intéressants sont dédiés aux effets du kanna sur le stress et l'anxiété. "The effects of Sceletium tortuosum in an in vivo model of psychological stress", de C.Smith, où “Neural processing of fearful faces: effects of anxiety are gated by perceptual capacity limitations”, de Bishop, Jenkins et Laurens, où “The effects of Sceletium tortuosum (L.) N.E.Br. extract fraction in the chick anxiety-depression model”, de Carpenter, Zulfiqar et Khan entre autres, en sont quelques exemples.
Sur Examine.com, web spécialisée et base de données, ils résument l'état des lieux sur la question en expliquant que " l'état d'anxiété ou l'anxiété induite par un stress cognitif, paraît s'atténuer en prenant du kanna avant de réaliser les tests", mais que les essais concernant la dépression sont insuffisants pour pouvoir en parler, même si "cette herbe peut avoir une influence sur l'état dépressif"
Même si on nous a signalé des effets secondaires suite à sa consommation ( maux de tête et nausées entre autres), on n'a pas rapporté de conduites addictives ni d'effets toxiques aprés une consommation continue chez l'être humain (3 semaines, doses de 25 mg). Même s'il est vrai que l'usage simultané du cannabis, renforce l'effet des deux plantes.
La mémoire ne se voit pas affectée et on reconnaît des signes d'amélioration cognitive chez les consommateurs. De plus, les effets psychoactifs, se voient renforcés quand on consomme du kanna car ils inhibent la PDE4.
Tout ceci explique l'éxistence de nombreux écrits sur le sceletium tortuosum, et pourtant ce n'est rien; rien si l'on regarde le nombre de questions que pose toujours cette plante, ainsi que tant d'autres.
Ecrit par Nina Slick
Traduit par Edwin